Miami Open : Liquid Sunshine
- RivaldoML11
- 31 mars
- 12 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 avr.
[An English translation is available, please scroll down]
"Liquid Sunshine, it's raining a lot". Les mots de Biga Ranx pour entamer cet article sur l'Open de Miami ne sont pas anodins. Le soleil de Floride ne fut pas le seul à briller de mille feux sur les courts du Sunshine State. Le tournoi ne fut épargné ni par la pluie comme lors de la journée de ce rocambolesque Monfils Korda ou les deux finales retardées à de multiples reprises, ni par les belles surprises, les révélations et les retours gagnants.
Prenons d'abord le temps de féliciter la gagnante. Aryna Sabalenka est parfois simplement une catégorie au dessus de la concurrence sur dur. C'était le cas à Miami. Elle n'aura pas perdu un set. Pas l'ombre d'un doute, c'était elle la meilleure sur cette édition. Bravo à la n°1 mondiale.
Commençons maintenant à rentrer dans le vif du sujet par celui qui ne faisait pas beaucoup de bruit jusqu'alors. Jakub Mensik. Ses matches n'atteignaient pas les clameurs de décibels de son homologue brésilien, chouchou immédiait du public. Il n'a peut être pas l'aura d'un jeune français dont on reviendra sur les performances sans tarder. Mais c'est bien lui qui a gagné leur duel en quarts de finale. C'est bien lui qui a un service innarêtable et qui semble vivre pour ces moments sous haute tension. C'est bien lui qui a su battre Taylor Fritz en demies. C'est bien lui qui était en finale face à Novak Djokovic. C'est bien lui qui a été adoubé par ce même Novak Djokovic. Face à son idole d'enfance, le Tchèque de 19 ans a disputé sa première finale. Et devinez quoi? Il l'a remportée brillamment. 7-6 (7-4), 7-6 (7-4). Une puissance écrasante, un mental à toute épreuve et un premier titre à la clé. Oui, le vainqueur de l'Open de Miami c'est bien lui.
Pourtant, un autre jeune avait séduit, conquis et etait tres vite devenu la coqueluche du public floridien plus tôt dans le tournoi. Comme l'a si bien signé Alex De Minaur sur la caméra à la fin de son seizième de finale remportée, c'était "Rio Open", Miami faite capitale du Brésil pour une bonne partie de la quinzaine. La faute à un certain Joao Fonseca. En effet, le prodige brésilien en a époustouflé plus d'un, d'abord dans le remake de la finale de l'ATP Next Gen de l'an dernier en venant à bout d'une autre pépite de 19 ans, Learner Tien au premier round. Et notre ami Tien avait beau être américain, le local de l'étape était en fait Fonseca. Complet, doué, bluffant de maturité, et avec un certain sens du show tout en conservant son humilité, à 18 ans, il a entraîné Miami dans la "Joao mania." Après avoir défait nul autre que Ugo Humbert, il est tombé les armes à la main face à De Minaur, dans une ambiance de feu.
Joao Fonseca a pris date avec l'avenir et aurait pu être la sensation du tournoi.
Mais ça, c'était sans compter sur Alexandra Eala (et Jakub Mensik bien sûr).
L'adolescente philippine s'est offerte une histoire de rêve, un parcours magique, un script de film. Elle qui n'a encore jamais passé un tour en Grand Chelem, s'est hissée jusqu'en demi-finales, en tant que Wild Card (entrée au tournoi sur invitation). Performance majuscule et historique par bien des manieres, mais c'est encore plus fou que cela, elle aura notamment accroché au tableau de chasse, non pas une, ni deux mais bien trois anciennes vainqueures de Grand Chelem : Jelena Ostapenko, Madison Keys, et ni plus ni moins qu'Iga Swiatek, avant de finalement perdre en trois sets dans une bataille dantesque contre une Jessica Pegula en feu depuis le début du tournoi elle aussi. A 19 ans, la protégée de la Rafa Nadal Academy, gauchère, pave la voie de bien faire de ses bonnes intentions et trace sa route sur le droit chemin du succès. Étoile filante, elle aura illuminé le ciel floridien de sa classe. Faites un vœu. Celui de la revoir très vite sur les courts.
Au tennis, on aime les retour gagnants. Que dire de celui de Grigor Dimitrov. Le Bulgare, finaliste l'an passé aime décidément l'open de Miami. Jouant à nouveau son meilleur tennis, il est parvenu à atteindre les demi-finales avant de devoir céder face à Novak Djokovic et c'est toujours un véritable plaisir, un bonbon pour les yeux de le voir évoluer à ce niveau.
Une autre joueuse a peut être signé son retour aux affaires à l'issue de cette quinzaine. Emma Raducanu. Après des galères de blessure, de contre-performances, de choix de coach, et d'un fan obsessionnel, la vainqueure de l'US Open 2021 est arrivée jusqu'en quarts de finales en jouant un très bon tennis et ne s'est finalement cassé les dents que sur une Jessica Pegula intraitable et imbattable lors d'un match de très haute volée. Le talent est là et bien là s'il faisait bon de le rappeler. À suivre donc.
Mentionnons aussi dans ce segment Matteo Berrettini qu'on ne présente plus mais qui était un peu passé sous les radars pendant un moment. Il refait surface cette année et aura seulement perdu contre Taylor Fritz en trois sets 5-7 7-6 5-7 en quarts de finale. Il faudra compter avec lui cette saison.
Parlons donc maintenant de Taylor Fritz. L'américain tête de série n°3 semble avoir passé un cap cette année. Solide, propre, appliqué, il semble bien faire partie des cinq meilleurs joueurs de cette saison. Mais il a subi les foudres de la révélation Jakub Mensik en demi-finale. S'il a confirmé tout le bien qu'on pensait de lui, on se demande s'il peut maintenant aller chercher le palier suivant?
Les contre-performances contre les jeunes pousses du tennis mondial seront à proscrire dans ce cas.
Chose promise chose due. Un petit paragraphe sur le roi Arthur et sa quête du Graal. Certes, Arthur Fils s'est lui aussi incliné en trois sets face à l'adolescent Tchèque en quarts de finale. Mais il venait d'enchaîner deux matches dantesques, physiquement et émotionnellement drainant : un combat de plus de trois heures plein de rebondissements face à Frances Tiafoe, et un exploit où il avait puisé loin loin loin dans ses ressources physiques et mentales pour dominer Alexander Zverev (tête de série n°1) en huitièmes de finale. Certes, il n'est pas parvenu à enchaîner. Mais cela fait deux quarts de finale sur le Sunshine Double (enchaînement Indian Wells Miami Open) et surtout le sentiment qu'il dégage quelque chose de spécial. Un sens tactique affûté, une volonté d'acier, le désir, la soif de progresser, d'apprendre, qui se ressent dans chaque coup de raquette. Oui Arthur Fils a quelque chose en plus. Il aura en tout cas son meilleur classement ATP à la fin du tournoi et aura semé le vent de belles promesses.
Jessica Pegula aura fait un tournoi presque parfait. Mais elle n'aura pu que constater la supériorité de la reine du dur, Aryna Sabalenka, comme lors de leur affrontement en finale de l'US Open 2024. Elle aurait préféré la couronne mais elle devra se contenter de voler sa Marg-Aryna à la n°1 mondiale dans une séquence bien sympathique. Niveau tennis, ce fut une démonstration de classe tout le tournoi, des statistiques de coups gagnants effarantes, un calme olympien, du 20/20 quoi. Il fallait bien ça pour dompter coup sur coup Emma Raducanu et Alexandra Eala, mais cela n'aura pas suffi pour le titre. Et si elle gagnait un Grand Chelem cette année? La demonstration sur la quinzaine lui donne le droit, sinon le devoir d'y croire.
Question rethorique : il y a-t-il quelque chose qui donne plus le sourire que celui de Jasmine Paolini, s'interrompant en plein milieu d'un jeu pour profiter à fond de l'ambiance et du spectacle qu'elles étaient en train d'offrir au public lors de son duel en huitiemes de finale face à Naomi Osaka? L'Italienne, révélation du circuit l'an passé continue de confirmer. Demi-finale donc avant de perdre contre Sabalenka, de toute façon innarêtable pour le reste de ces dames cette quinzaine. La saison sur terre s'apprête à commencer et Jasmine Paolini avait fait sensation en atteignant la finale de Roland Garros en 2024. Hâte de la revoir à l'œuvre elle aussi.
Concluons cet article par quelques déceptions et ombres au tableau : Alcaraz sorti dès son premier match au deuxième tour par David Goffin est sans aucun doute la plus grande. Swiatek perdante en quarts contre la surprise Alex Eala la seconde. On notera quand même que la n°2 mondiale s'était sortie tant bien que mal du piège Svitolina la veille dans une night session se terminant à minuit passé et qu'elle avait signé la caméra d'un trait d'humour bien senti : "Time to sleep zzzzzz". Blague à part, il lui faudra servir mieux mais pour Carlos comme pour Iga, on tourne le regard vers la terre battue. Maintenant c'est aux autres de venir les affronter sur leur terrain.
Autre contre performance, Coco Gauff semble chercher son tennis. Défaite par Magda Linette en huitiemes de finale, on attend mieux de l'Americaine. A 21 ans elle traverse une passe plus difficile de sa carrière mais elle a les épaules et le mental pour revenir plus forte.
Finalement, le plus gros point noir qui fait aussi relativiser la contre-performance de Swiatek sont les insultes qu'elle a subi de la part d'un pretendu "fan" lors d'une session d'entrainement.
Rappelons que tous et toutes les athletes sont humain.e.s et doivent faire face à beaucoup de pression. Caroline Garcia avait tiré la sonette d'alarme concernant les abus sur les réseaux sociaux l'an passé, c'est tout aussi réel et inadmissible en personne. Merci de respecter les acteurs et actrices de ce sport (et du sport en général) et de donner de la voix pour les encourager mais toujours dans la dignité s'il vous plaît. À bon entendeur...
Cet Open de Miami fut un véritable plaisir, voici qui conclut cet article, merci pour votre attention et à bientôt sur le site!
___________________________________________________________________________________
Miami Open : Liquid Sunshine
“Liquid Sunshine, it's raining a lot”. Biga Ranx's words to open this article on the Miami Open are not without significance. The Florida sun was not the only one to shine brightly on the Sunshine State's courts. The tournament was not spared either by rain, as on the day of the bizarre Monfils Korda or the two finals that were delayed several times, nor by surprises, revelations and winning returns.
Let's start by congratulating the winner. Aryna Sabalenka is simply one category above the competition on hard court sometimes. This was the case in Miami. She didn't lose a set. There's not a shadow of a doubt that she was the best at this event. Well done to the world No. 1.
Let's get down to the nitty-gritty with the one who hadn't been making much noise until now. Jakub Mensik. His matches didn't reach the decibel levels of his Brazilian counterpart, the immediate darling of the public. He may not have the aura of a young Frenchman whose performances we'll be reviewing shortly. But he was the one who won their duel in the quarter-finals. He is the one with the unbeatable serve who seems to live for these high-octane moments. He is the one who beat Taylor Fritz in the semi-finals. He is the one who faced Novak Djokovic in the final. He was also the one who was endorsed by the same Novak Djokovic. Facing his childhood idol, the 19-year-old Czech played in his first final. And guess what? He won it brilliantly. 7-6 (7-4), 7-6 (7-4). Overwhelming power, an ironclad mentality and a first title under his belt. Yes, he is the one. The one winner of the Miami Open.
Yet another youngster had seduced, conquered and quickly became the darling of the Floridian public earlier in the tournament. As Alex De Minaur so neatly put it when signing off the camera at the end of his round-of-16 win, it was “Rio Open”, Miami made capital of Brazil for much of the fortnight. All thanks to a certain Joao Fonseca. The Brazilian prodigy stunned many, firstly in the remake of last year's ATP Next Gen final, when he defeated another 19-year-old prodigy, Learner Tien, in the first round. And our friend Tien may have been American, Fonseca was in fact the local. Complete, gifted, bluffing with maturity, and with a certain showmanship while retaining his humility, at 18, he pulled Miami into “Joao mania.” After defeating none other than Ugo Humbert, he went down swinging against De Minaur, in a red-hot atmosphere.
Joao Fonseca has made a date with the future and could have been the sensation of the tournament.
But that was without counting on Alexandra Eala (and Jakub Mensik, of course).
The Filipina teenager had a dream story, a magical journey, a Cinderella run. Having never before made it past a Grand Slam round, she reached the semi-finals as a wild card. A majestic and historic performance in many ways, but it's even crazier than that, as she defeated not one, not two, but three former Grand Slam winners: Jelena Ostapenko, Madison Keys, and no less than Iga Swiatek, before finally losing in three sets in a dantesque battle against a Jessica Pegula who had also been on fire since the start of the tournament. At 19 years of age, the left-handed protégé of the Rafa Nadal Academy is paving the way for success with her good intentions. A shooting star that has lit up the Floridian sky with her class. Make a wish. The wish to see her back on the courts very soon.
In tennis, we love a winning return. What can we say about Grigor Dimitrov's comeback? The Bulgarian, a finalist last year, is clearly enjoying the Miami Open. Playing his best tennis again, he reached the semi-finals before losing out to Novak Djokovic, and it's always a pleasure, real eye candy, to see him play at this level.
Another player may well have signed her return to business at the end of this fortnight. Emma Raducanu. After a series of setbacks due to injury, poor performances, coaching choices dilemma and an obsessive fan, the winner of the 2021 US Open made it all the way to the quarter-finals, playing some excellent tennis and only losing out to an unbeatable Jessica Pegula in a match of the highest calibre. The talent is there, and really there, if it needed reminding. To be continued.
In this segment, we should also mention Matteo Berrettini, who needs no introduction but had fallen under the radar for a while. He resurfaced this year, losing only to Taylor Fritz in three sets, 5-7 7-6 5-7, in the quarter-finals. He will be a force to be reckoned with this season.
Let's talk about Taylor Fritz. The American No.3 seed may have turned a corner this year. Solid, clean and precise, he seems to be one of the top five players this season. But he suffered the wrath of revelation Jakub Mensik in the semi-finals. While he has confirmed all the good things we thought of him, we wonder whether he can now go and reach that next level?
If so, he will have to avoid suffering other upsets against the world's up-and-coming tennis stars.
A promise made, a promise kept. A short paragraph on King Arthur and his quest for the Holy Grail. Admittedly, Arthur Fils also lost in three sets to the Czech teenager in the quarter-finals. But he had just completed two dantesque matches, both physically and emotionally draining: a three-hour battle full of twists and turns against Frances Tiafoe, and a remarkable upset, in which he had tapped deep into his physical and mental resources to dominate Alexander Zverev (seeded n°1) in the Round of 16. Admittedly, he was unable to follow this up. But that makes two quarter-finals on the Sunshine Double (Indian Wells Miami Open sequence) and, above all, the feeling that he exudes something special. A sharp tactical sense, a will of steel, the desire and thirst to progress, to learn, which can be felt in every stroke of the racket. Yes, Arthur Fils has something extra. In all events, he will have his highest ATP ranking by the end of the tournament, and will have sown the seeds of great promise.
Jessica Pegula had an almost perfect tournament. But she could only assess the superiority of the queen of hardcourts, Aryna Sabalenka, as when they faced off in the final of the US Open 2024. She would have preferred the crown, but had to be content with stealing the Marg-Aryna from the world No.1 in a very entertaining sequence. Tennis-wise, it was a demonstration of class throughout the tournament, with a staggering number of winning strokes and an Olympian calm, A + grade quality. It took all that to tame Emma Raducanu and Alexandra Eala back to back, but it wasn't enough for the title. What if she were to win a Grand Slam this year? Her demonstration over the fortnight gives her the right, if not the duty, to believe in such a possibility.
Rhetorical question: is there anything that puts a smile on your face more than Jasmine Paolini's one, stopping in the middle of a game to soak in the atmosphere and the great show they were putting on for the public during her round-of-16 duel with Naomi Osaka? The Italian, WTA tour revelation last year, continues to establish herself as a major player. A semi-final, then, before losing to Sabalenka, who in any case was unstoppable for the rest of the ladies this fortnight. The clay-court season is about to begin and Jasmine Paolini shocked the world by reaching the Roland Garros final in 2024. We look forward to seeing her in action again.
Let's close this article with a few disappointments : Alcaraz, knocked out in his first match in the second round by David Goffin, is undoubtedly the biggest. Swiatek lost in the quarters to surprise package Alex Eala the second. It's worth noting, however, that the world no. 2 had managed to get out of the Svitolina trap the day before in a night session that ended just past midnight, and that she signed off the camera with a witty line: “Time to sleep zzzzzz”. All jokes aside, she'll have to serve better, but for Carlos as for Iga, we turn our attention to the clay court. Now it is up to the others to take them on on their own ground.
Coco Gauff seems to be searching for her tennis. Defeated by Magda Linette in the Round of 16, we expect better from the American. At 21, she's going through a difficult period in her career, but she has the shoulders and the mental fortitude to come back stronger.
Finally, the biggest negative point, which puts Swiatek's counter-performance into perspective, is the insults she had to endure from a so-called “fan” during a training session.
Let's not forget that all athletes are human and have to deal with a lot of pressure. Caroline Garcia sounded the alarm about abuse on social networks last year, and this is just as real and unacceptable in person. Thank you for respecting the actors and actresses of this sport (and sport in general) and for voicing your support, but always with respect and dignity, please.
This Miami Open was a real delight, which concludes this article, thank you for your attention and see you soon on the site!
Comments