Portrait : Rivaldo, Troisième R

Le ballon d'or 1999 est assurément l'un des meilleurs footballeurs de notre époque, mais n'est que trop rarement mentionné alors qu'on évoque régulièrement les exploits de Ronaldo et Ronaldinho.

Portrait de l'attaquant brésilien.

Rivaldo Vítor Borba Ferreira est né à Recife, au Brésil le 19 Avril 1972.

Le palmarès du joueur en impose. Pour la faire court, il a gagné partout où il est passé.

Champion du Brésil avec Palmeiras-SP en 1994, champion d'Espagne avec le FC Barcelone en 1998 et 1999, vainqueur de la C1 et de la Supercoupe d'Europe avec l'AC Milan en 2003, champion de Grèce avec l'Olympiakos en 2005, 2006 et 2007, champion d'Ouzbekistan en 2008, 2009, 2010 avec le FC Bunyodkor. La liste n'est pas exhaustive.

Ajoutez à cela ses accomplissements avec la Seleçao dont il formait la troisième pointe du trident d'attaque, et vous aurez un aperçu de l'empreinte de ses pas sur le football mondial.

Finaliste de la Coupe du Monde 1998, Vainqueur de la Copa America la même année avec en prime le titre de meilleur buteur de la compétition, finalement champion du monde en 2002. Peu de joueurs peuvent se targuer d'en avoir accompli autant.

Cerise sur le gâteau, ce ballon d'or obtenu avec le FC Barcelone en 1999 est l'ultime touche d'un incroyable tableau.

En plus d'avoir joué, et gagné avec les meilleures équipes de son époque, Rivaldo avait aussi quelque chose d'autre, ce petit plus qui différencie les grands joueurs des bons joueurs.

Prototype parfait de l'attaquant brésilien, il était capable de tout faire devant, et s'adaptait à merveille à ses coéquipiers, que leurs noms soient Ronaldo, Ronaldinho ou autres Luis Figo et Sonny Anderson.

Pouvant évoluer sur chaque aile, en pointe ou en tant que milieu offensif, le gaucher aux jambes arquées avait la technique soyeuse et n'était pas embarrassé avec le droit non plus.

Fin dribbleur, calme, serein, mais vif, il gardait le ballon collé au pied sur chaque crochet, feinte de corps, touche de balle. Car il est certainement là, le secret de la magie de Rivaldo. Son touché de balle. Le pied, en contact avec le ballon, le dirigeant parfaitement, sans effort aucun.

Avec Rivaldo, tout n'est qu' efficacité, aucun mouvement n'est superflu, et chaque dribble correspond à une merveille de simplicité.

Sombrero sur le contrôle pour effacer un adversaire venu le serrer de près. Léger contact avec le ballon pour le décaler de quelques centimètres et ainsi mettre dans le vent le suivant qui a voulu mettre le pied. Double contact afin de se faufiler dans le trou de souris, dans le minuscule espace que le collectif adverse lui a laissé pour s'exprimer. Feinte de corps. Changement de direction. Tout semble si facile, irréel, intemporel. Un peu comme s' il avait toujours au moins un temps d'avance. Ce temps d'avance est en fait une réalité, et il se le procure, dès le contrôle, par la magie de son touché de balle.

Si comme tout bon attaquant brésilien de cette époque, Rivaldo aime et maîtrise à la perfection le dribble, c'est loin d'être la seule corde à son arc.

Lorsqu'il est positionné plus loin du but, on peut le voir œuvrer en tant qu'as de la passe. Le temps supplémentaire qu'il s'accorde à chaque touche de balle lui permet de voir mieux, de voir avant. Le pied gauche si précis fait le reste.

Tel un quaterback, il distille les longs ballons depuis la ligne médiane, soit pour ouvrir le jeu par une transversale, soit par une passe laser que lui seul a vu, et qui vient transpercer la défense.

Cette flèche décochée par le milieu offensif brésilien permet à ses attaquants, le plus souvent pas maladroits non plus, de se présenter en situation favorable aux abords de la surface.

De plus sa technique de passe est encore plus utile lorsqu'il évolue sur une aile.

Après une percussion pour se dégager du défenseur adversaire, il centre et dépose le ballon sur la tête ou dans les pieds d'un partenaire dans la zone dangereuse.

A noter que dans cette situation, il est aussi à même de centrer sans même percuter, d'un coup du foulard, toujours avec la même précision.

Dribbleur, et passeur, le portrait ne serait pas complet sans décrire la finition hors pair du ballon d'or 1999.

Que ce soit après un rush de dribbles, une prise de balle esseulée depuis le milieu de terrain ou un coup de pied arrêté, le Brésilien est létal.

A nouveau, on peut admirer le splendide touché de balle.

En finesse pour chercher les petits filets. Ou en puissance pour venir fusiller le gardien. Qu'il faille piquer le ballon, le brosser, ou bien le prendre coup du pied, Rivaldo fait le geste juste, toujours. Et le portier est battu, inévitablement.

Le Brésilien est aussi un excellent tireur de coup-francs, et les fautes près de la zone se transforment en occasion de but.

Les zones de prédilection sont les lucarnes, mais avec la malice du buteur, il frappe parfois au sol, sous le mur, et le gonfle vient alors se loger dans le petit filet droit.

S'il est capable de marquer de n'importe où, à n'importe quel moment, les buts les plus impressionnants de Rivaldo sont certainement ses gestes acrobatiques.

En effet, quand l'athlète devient artiste,quand le temps s'arrête, et le footballeur s'élève en suspension pour nous régaler de ce touché de balle délicieux, il n' existe plus de mots suffisants pour rendre justice au spectacle.

Je vais cependant vous laisser vous faire la propre idée sur le sujet, en regardant cette vidéo :

Rivaldo est indéniablement l'un des meilleurs joueurs de l'histoire du football.

Peu ont acquis un palmarès comme le sien. Encore moins ont été aussi représentatif de ce qu'est un grand joueur de football.

Si vous aimez le ballon rond, prenez le temps d'observer, ou plutôt d'admirer, de contempler, et vous comprendrez.

Athlète, mais aussi artiste, dans une autre temporalité que la plupart de ses pairs, Rivaldo mérite, en lettres d'or, son troisième R.

Merci pour votre attention, et à bientôt sur le site!