Roland Garros : Nadal sans égal.

Terrifiant. Stratosphérique. Rafael Nadal est un champion. Rafael Nadal est un monstre. Rafael Nadal est une légende. L'ogre de la terre battue a à nouveau frappé, terrassant ses concurrents pour s'offrir un nouveau titre sur l'ocre de son jardin. Les mots ne suffisent pas pour décrire à quel point l'Espagnol banalise l'exploit, l'incroyable, l'extraordinaire.

Voici donc quelque chiffres : 36 : ans. et 2 jours, son âge. 22. Comme le nombre de Grand Chelem remportés par le Taureau de Manacor, qui fait le break dans la course aux titres majeurs avec Federer et Djokovic, tous deux à 20. 18. Le nombre de participations de Rafa à Roland Garros. Et 14. 14 titres, 14 couronnements, 14 sacres pour le roi Rafa, seulement battu trois fois sur les terres parisiennes - il a abandonné avant le troisième tour en 2015-. Une domination sans pareille et (quasiment) sans partage de 2005 à 2022. Monstrueux.

Image by Carine06 from UK, CC BY-SA 2.0, via Wikimedia Commons

"Vamos Rafa"

Ce titre historique ne pouvait pas lui échapper, c'était écrit. Comme toujours avec Nadal à Roland. Et pourtant... il en semblait si loin au début de la quinzaine, fragilisé par sa blessure au pied, le retour de Djokovic au premier plan et l'émergence du prodige Alcaraz. Pour la première fois depuis un long moment, "Rafa" n'était pas le favori ou du moins le seul favori de son tournoi.

Oui, sauf qu'on ne mise pas contre Nadal à Roland Garros. Jamais. Car c'est son tournoi, le sien. Sa terre battue. Son court Philippe Chatrier. Sa coupe des Mousquetaires. Sa légende. Quinze jours plus tard, Nadal est de nouveau sur le toit du monde, toujours plus dans l'histoire.

Certes, le parcours ne fut cette fois pas sans accroc. Felix Auger Aliassime a fait bien plus que le bousculer en huitièmes de finale, mais même poussé au cinquième set par le Canadien déchaîné, Nadal a fait parler la poudre et fini par empocher l'ultime manche et la victoire après une bataille disputée à un niveau de jeu indécent.

Puis il y a eu ce quart de finale face à Djokovic. Les deux monstres face à face. Le choc des titans. Une night session superbe, 4h16 d'un très beau combat et de moments de tennis magiques plus tard, c'est bien l'Espagnol qui accédait aux demi-finales. Et une fois sa némésis écartée, qui pour le stopper ?

Croire en Zverev et rêves brisés

Étonnamment, le travail ne semblait pas encore fini à ce moment du tournoi. Car Zverev et Alcaraz avaient eux aussi atteint de rares sommets lors d'un quart de finale explosif, qui fait sans aucun doute partie des trois meilleurs match du tournoi (avec Auger Aliassime-Nadal et Nadal-Djokovic), notamment grâce au tie-break final qui fut extraordinaire. Et l'Allemand, qui avait eu un début de tournoi délicat, semblait avoir les armes pour remporter la corrida face au taureau de Manacor. Son service, ses qualités athlétiques, le niveau de jeu atteint lors du quart de finale. Et puis on gardait à l'esprit que "Sascha" était devenu champion olympique en privant un autre monstre, Djokovic, de la médaille aux JO l'an dernier.

De plus si Nadal s'était imposé jusqu'ici, il n'avait pas été aussi dominateur que par le passé. Plus lent en défense, moins mobile, il venait de gagner par deux fois au courage, à la rage, à la grinta. Mais il apparaissait...vulnérable peut-être ? Pas intouchable en tout cas. Donc un Zverev jouant son meilleur tennis pouvait avoir sa chance.

"Sascha" y a cru. Il a même mieux joué que son adversaire. Tutoyé ses rêves. On était parti pour avoir le match de la quinzaine : Zverev dominant les débats, Nadal moins impressionnant physiquement mais pas moins fort, gagnant les points importants et menant au tableau d'affichage. L'Allemand tutoyait ses rêves, rivalisant avec le maître des lieux.

Après la première manche gagnée au tie-break 10-8 par l'Espagnol, la deuxième manche arrive à son dénouement 40-30 pour Nadal, 6 jeux à 5 pour Zverev au deuxième set, balle de nouveau tie-break. Près de 3h07 de jeu. Contrepied. Chute. Les pleurs déchirent le silence. Zverev est au sol, se tenant la cheville. Le ralenti fait froid dans le dos. L'image est terrible, implacable, et ne laisse aucune place doute. Le match s'arrêtera là, tragiquement. Rêves brisés, cauchemar de la blessure. C'est par la porte de la tristesse que Nadal accède à la finale. Ainsi que s'écrit l'histoire. Puis la page se tourne.

Nadal au 7x2ème ciel, Ruud retour sur terre

Nadal n'a jamais perdu en finale à Roland Garros. Jamais. 14 finales. 14 victoires. Ainsi, sans faire offense au très bon joueur qu'est le Norvégien, on ne se faisait guère d'illusion avant cette quatorzième itération quant à la capacité de Casper Ruud, en finale sans affronter un seul membre du top 10, à battre son idole, le monstre Rafa dans son antre. A raison. Il n'y a même pas eu un semblant de match. Sans même forcer son talent, Nadal a remporté son quatorzième Roland Garros 6-3 6-3 6-0 face à un adversaire déjà content d'en être arrivé là. La marge qu'a Nadal sur la plupart de ses adversaires dans le tournoi parisien est effrayante, sa performance impressionnante. Malgré l'âge. Malgré la douleur et l'épée de Damoclès suspendue au dessus de son pied. Malgré l'adversité. Le roi est de retour. Comme souvent. Comme chaque fois. Comme toujours.

En 2022, "Rafa" est simplement monumental, ou plutôt légendaire.

Swiatek comme une évidence, "Coco" Gauff pleine de promesses

Le tennis féminin se cherche une patronne. Pardon, on vous l'a déjà faite ? Après les difficultés d'Osaka, l'arrêt de la carrière d'Ashleigh Barty juste après avoir remporté brillamment l'Open d'Australie, ainsi que les confirmations en attente des jeunes Emma Raducanu et Leylah Fernandez, on aurait pu avoir peur de revoir le circuit dames chercher en vain les têtes d'affiche pendant un moment, comme en témoigne l'hécatombe des têtes de série tombées les unes après les autres à Paris cette année. Mais Iga Swiatek est passée par là, en coup de vent, balayant tout sur son passage comme un ouragan. La n°1 mondiale Polonaise n'a laissé que des miettes, perdant seulement un set au tie-break en huitièmes de finales. Jamais inquiétée, à 21 ans, elle remporte son deuxième Roland Garros et s'adjuge sa 35ème victoire de suite, record du XXIème siècle détenu par Venus Williams égalé. Vous avez dit patronne ?

En parlant de talent, celui de Cori Gauff a éclaboussé le tournoi de sa classe. Si la finale fut à sens unique, cela ne doit pas éclipser le reste de son parcours. Le jeu et la maturité de "Coco" sont impressionnants et il ne fait nul doute qu'on à affaire à une championne en puissance. L'énergie et la positivité dégagés par la jeune américaine apportent un véritable vent de fraîcheur sur le circuit et c'est fort apprécié.

Alors Swiatek-Gauff épisode II en finale à Wimbledon ? On signe.

Cocorico

Le tennis français ne vit pas forcément ses meilleures heures et alors que le chapitre "Tsonga-Gasquet-Simon-Monfils" semble approcher de sa fin, en témoigne les adieux très touchants de "Jo", une victoire fait forcément chaud au coeur. Caroline Garcia et Kristina Mladenovic ont remporté le double féminin, alors bravo à elles et un petit "Cocorico".

Merci pour votre attention et à bientôt sur le site!

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An English translation of the article is provided here :

No one like Nadal

Terrifying. Stratospheric. Rafael Nadal is a champion. Rafael Nadal is a monster. Rafael Nadal is a legend. The clay court ogre has struck again, knocking out his competitors to win another title on the ochre of his backyard. Words are not enough to describe the extent to which the Spaniard normalizes the feat, the incredible, the extraordinary.

Here are some figures: 36: years and 2 days old. 22: the number of Grand Slam titles won by the Manacor Bull, who has broken the tie for the major title with Federer and Djokovic, both on 20. 18: the number of times Rafa has played in the tournament. The number of times Rafa has played at Roland Garros. And 14. 14 titles, 14 coronations, 14 crowns for King Rafa, who has only been beaten three times on the Parisian soil - he quit before the third round in 2015-. An unparalleled and (almost) unshared domination from 2005 to 2022. Monstrous.

Image by Carine06 from UK, CC BY-SA 2.0, via Wikimedia Commons

"Vamos Rafa"

This historic title could not escape him, it was written. As always with Nadal at Roland. And yet... he seemed so far from it at the beginning of the fortnight, weakened by his foot injury, the return of Djokovic to the top and the emergence of the prodigy Alcaraz. For the first time in a long time, "Rafa" was not the favorite or at least not the only favorite of his tournament.

Yes, except that you don't bet against Nadal at Roland Garros. Not ever. Because it's his tournament, his own. His clay. His Philippe Chatrier court. His Musketeer Cup. His legend. Fifteen days later, Nadal is once again on top of the world, and making history.

Certainly, this time the journey was not without its hitches. Felix Auger Aliassime did more than just push him around in the round of 16, but even when forced into the fifth set by the rampaging Canadian, Nadal came out on top and won the final set after a battle of indecent levels of play.

Then there was the quarter-final against Djokovic. The two monsters face to face. The clash of the titans. A superb night session, 4 hours and 16 minutes of great battle and magical tennis moments later, it was the Spaniard who made it to the semifinals. And once his nemesis was out of the way, who could stop him?

Believing in Zverev & shattered dreams

Surprisingly, the job didn't seem to be done at that point in the tournament. For Zverev and Alcaraz had also reached rare heights in an explosive quarterfinal, which is undoubtedly one of the three best matches of the tournament (along with Auger Aliassime-Nadal and Nadal-Djokovic), especially thanks to the final tie-break that was extraordinary. And the German, who had a difficult start to the tournament, seemed to have the weapons to win the fight against the bull of Manacor. His service, his athleticism, the level of play he reached in the quarterfinals. And then we also kept in mind that "Sascha" had become Olympic champion by depriving another monster, Djokovic, of the medal at the Olympics last year.

Moreover, if Nadal had won so far, he had not been as dominant as in the past. Slower in defense, less mobile, he had just won twice with great courage, rage and grinta. But he appeared...vulnerable perhaps? Not untouchable at least. So a Zverev playing his best tennis could have a chance.

"Sascha" believed it. He even played better than his opponent. He was on the brink of making his dreams come true. It was going to be the match of the fortnight: Zverev dominating the rallyes, Nadal less impressive physically but no less strong, winning the important points and leading the scoreboard. The German was so close, competing with the master of the place.

After the first set was won in a tie-breaker 10-8 by the Spaniard, the second set was coming to an end : 40-30 for Nadal, 6 games to 5 for Zverev, another tie-break point. Almost 3:07 of play. Zverev runs one way. Nadal sends the ball in the opposite direction. Time slows. A fall. The silence is broken by tears. Zverev is on the ground, holding his ankle. The slow-motion shot is spine-chilling. The image is frightening, implacable, and leaves no room for doubt. The match will end there, tragically. Broken dreams, nightmare of the injury.

It is through the door of sadness that Nadal reaches the final. And so the story is written. Then the page is turned.

Nadal in 2x7th heaven, Ruud back on earth

Nadal has never lost a final at Roland Garros. Never. 14 finals. 14 wins. So, without offending the very good player that is the Norwegian, we had no illusions before this fourteenth iteration about the ability of Casper Ruud, in the final without facing a single member of the top 10, to beat his idol, the monster Rafa in his den. And rightly so. There was not even a semblance of a match. Without even forcing his talent, Nadal won his fourteenth Roland Garros 6-3 6-3 6-0 against an opponent already happy to be there. The margin Nadal has over most of his opponents in the Parisian tournament is honestly quite frightening, his performance impressive to say the least. Despite the age. Despite the pain and the sword of Damocles hanging over his foot. Despite the adversity. The king is back. As often. As each and every time. As always.

In 2022, "Rafa" is simply monumental, or rather legendary.

Swiatek as an evidence, "Coco" Gauff full of promises

Women's tennis is looking for a boss. I'm sorry, did we already do that? After the difficulties of Osaka, the end of Ashleigh Barty's career just after winning the Australian Open, and the pending confirmations of young Emma Raducanu and Leylah Fernandez, one could have been afraid to see the women's circuit looking in vain for leaders for a while, as shown by the hecatomy of seeds that fell one after the other in Paris this year. But then Iga Swiatek came along and blew everything away like a hurricane. The Polish world number one left nothing but crumbs, losing only one set in the tie-break in the round of 16. Never threatened, at 21 years old, she won her second Roland Garros and claimed her 35th consecutive victory, a 21st century record held by Venus Williams. Did you say boss?

Speaking of talent, Cori Gauff's was a class act in the tournament. While the final was a one-sided affair, that shouldn't overshadow the rest of her performance. Coco's game and maturity are rather impressive and there is no doubt that she is a champion in the making. The energy and positivity of the young American brings a real breath of fresh air to the circuit and it is much appreciated.

So Swiatek-Gauff episode II in the final at Wimbledon? We sign up for it !

Cocorico

French tennis is not necessarily living its best hours and while the "Tsonga-Gasquet-Simon-Monfils" chapter seems to be approaching its end, as demonstrated by the very touching farewell of "Jo", a victory is bound to warm the heart. Caroline Garcia and Kristina Mladenovic won the women's doubles, so congratulations to them and a little "Cocorico".

Thanks for your attention and see you soon on the site!

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